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Justine Byra
Aquatique
Reportages
Le crabe
Une longueur d’avance
L’escouade de Rabat
L’édifice aux multiples façades
Prélude d’un champion olympique
Entre passion et tension
Vivre ou survivre ?
A propos
Publications
Justine Byra
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L'escouade de Rabat
Le temps est supendu, sur le toit de l’immeuble, Khaoula et Salma admirent Rabat et la mer qui s’étend.
Fin de journée, c’est l’heure de l’entraînement sur la plage, Ishtar fait travailler l’endurance à son équipe. Les exercices sont les mêmes pour tout le monde, sans distinction.
D’un geste rapide et précis, la coach lance tour à tour le ballon à chacun de ses élèves. Rigoureuse dans ses tirs, elle ne laisse pas place à l’à-peu-près.
Samah et Maryem s’entraînent plusieurs fois par semaine dans cette salle réservée exclusivement aux hommes. Elles sont les seules filles. Le gérant de la salle leur fait un coaching personnalisé en lien avec les demandes de leur coach Ishtar.
Oumnia s’est mise au sport après le décès de son meilleur ami qui était un grand sportif, c’est une façon pour elle d’être toujours près de lui. Toute fluette à son arrivée dans l’équipe, elle se rend à la salle tous les jours pour se muscler.
La voiture d’Ishtar est le vestiaire, elle y entasse le peu de matériel dont elle dispose. Sur la plage arrière trône l’unique casque de football américain que possède l’équipe, sa fierté.
Tous les dimanches, l’équipe s’entraîne au coeur de la Médina. Chacun paye une participation pour la location du terrain.
Petit instant d’intimité entre filles après l’entraînement; c’est aussi le moment où elles peuvent se confier à Ish- tar qui est toujours prévenante et à l’écoute.
L’abonnement à la salle de sport est cher pour certaines filles. Ishtar organise donc des séances dans la salle à laquelle elle est affilliée, pour que ses élèves bénéficient d’une préparation physique.
Le sport c’est aussi le moment pour se retrouver et partager ses joies et doutes. Des amitiés se créent, des liens se nouent.
Fati et Youssef sont fiancés, pour eux le football américain est une passion commune. C’est Youssef qui a fait découvrir ce sport à Fati, et elle y a très vite pris goût. Youssef prépare les séances; ils s’entraînent quotidien- nement ensemble.
La nuit tombe doucement, après un entraînement intense certains vont se baigner. Filles et garçons s’élancent vers la mer, ils chahutent, s’éclaboussent, les corps se mélangent.
Maryem et Samah sont en colocation, elles partagent une pièce commune. Inséparables, elles font tout en- semble et veillent l’une sur l’autre dans les moments difficiles. Samah s’étant fait mal au bras à l’entraînement, Maryem prend soin de sa chevelure.
Dans le café près du terrain, leur repaire, l’équipe fête l’anniversaire de Samah. Tous se sont cotisés pour ache- ter un gâteau. L’heure est à la fête. Samah me confie qu’elle pense à sa mère qui est loin et qui ne sera pas là pour souffler ses vingt-sept bougies.
C’est la pause goûter chez la mère de Salma. Les rôles s’inversent, Ishtar se laisse aller quelques secondes. Les filles aussi veillent sur leur coach. Une complicité sans faille, qui les unit quelque soit la situation.
Omaima vient de rentrer dans l’équipe. Elle a arrêté le sport quelque temps, la reprise est difficile pour elle qui fume. Elle sait qu’elle doit arrêter pour récupérer son souffle. En semaine jongler entre ses cours et les entraî- nements n’est pas chose facile, son appartement est loin du centre.
Le travail au sol et la souplesse sont aussi importants que l’endurance dans ce sport. Ishtar les conseille et leur fait des entraînements personnalisés pour qu’elles soient au meilleur de leur forme.
Très coquette, Ghita se maquille après l’effort. Pour elle, la situation est compliquée, son père est contre sa pratique du football américain. Dans une famille conservatrice, ce sport est mal vu pour une femme.
Comme toutes les filles de leur âge, les Pirates Girls aiment faire la fête et s’amuser. Ishtar est toujours la bien- venue à leurs soirées. Elle veille sur ses filles, telle une mère.
En semaine, l’équipe ne s’entraîne pas au complet. Les joueurs viennent comme ils peuvent suivant leur emploi du temps. Certains ne sont présents que le dimanche, ce que déplore Ishtar.
Au début de chaque séance, les Pirates Girls et les Pirates Boys s’entraînent séparément et travaillent diffé- rentes tactiques de jeu. Les filles pratiquent le flag, le but est d’arracher les bandes de tissus accrochées aux ceintures des autres joueuses.
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